samedi 11 avril 2009

De Nols à Onkelinx !



Petite rappel sur un candidat de la liste PS

SCHAERBEEK Quel revirement! Entamer sa carrière politique sous la protection de Nols pour la finir dans les bras d'Onkelinx, ça ne s'invente pas. Pourtant, c'est aujourd'hui ce qui arrive à Jean-Pierre Van Gorp. Né en 1956, ce fils d'imprimeur (du côté de la gare de Schaerbeek) qui fêtera ses 50 ans le lendemain des élections communales a entamé son ascension au sein de l'UDRT, Union Démocrate pour le Respect du Travail. Une formation aux relents d'extrême-droite, poujadiste qui n'a pas hésité à crier sa haine de l'étranger. Jean-Pierre Van Gorp milite alors sur Saint-Josse. Dans ses tracts, on peut ainsi lire: «Votez UDRT pour que Saint-Josse reste belge!»

Plus tard, il revient dans la commune de son enfance. Il se rapproche alors de Fernande Philippart, toujours conseillère communale élue sur la liste Demol. Avec le jeune Jean-Pierre, elle sillonne les rues et places à la rencontre des «vrais Belges». À deux, ils ont trouvé un slogan imparable: «Partir ou agir, il faut choisir!» Tout un programme. Présent sur la liste Nols aux communales de 1988, Van Gorp fait suffisamment de voix pour rafler un échevinat. Il s'occupera de la Jeunesse.

Bizarrement, une fois aux commandes, le discours de Van Gorp change, il évolue. Il a décidé de s'occuper des jeunes, de tous les jeunes, quelles que soient leurs origines. Pour ce faire, il dispose d'un budget ridicule: 20.000 euros. Il fait alors ouvrir une maison de quartier rue de Jérusalem. Laquelle va lui être fatale politiquement. On découvre qu'elle est insalubre alors que l'échevin est en vacances. L'occasion est toute trouvée pour lui faire payer son ouverture d'esprit. Ses attributions lui sont retirées par ses anciens amis nolsistes. Pendant 4 ans, il continue pourtant à bosser mais aussi à communiquer. Il lance l'opération Bouton blanc, signe de ralliements des ados qui disent non aux drogues. Il fait même venir Pelé, la star du ballon rond, à Schaerbeek.

Lorsque les communales de 1994 approchent, Van Gorp est déjà passé au FDF rejoindre d'autres jeunes, Bernard Clerfayt et Michel De Herde. Enterrant le nolsisme avec le concours de Francis Duriau, le nouveau bourgmestre, il se remet au travail. Jusqu'à aujourd'hui, on lui doit la renaissance du carnaval de Schaerbeek, du concours de Miss Schaerbeek, la réorganisation complète du service de la Propreté publique, le lancement du Schaerbeek Infos, l'ouverture du cimetière musulman (idée lancée par De Herde), l'amélioration de l'accueil dans la salle des guichets de l'hôtel communal, la rénovation de places (Apollo, Helmet) Le tout dans un contexte financier difficile. Champion des voix de préférence, juste derrière le bourgmestre actuel Clerfayt, il dépasse les 2.000 voix à chaque scrutin communal. Homme de terrain, allant même jusqu'à livrer des sets de tables dans les cafés, Jean-Pierre Van Gorp est ce qu'on appelle populaire, principalement dans les quartiers qu'il affectionne. Helmet principalement, où il habite.

«Si un jour je devais écrire mes mémoires, je crois que je soulignerais le fait que cette expérience politique m'a apporté dans la vie, expliquait-il hier lors de sa conférence de presse. Je suis venu du brouillard et j'ai fini par prendre mes distances avec des attitudes très réductrices.» Le virage à 180° qu'il vient d'opérer reste tout de même surprenant. Au MR-FDF de Schaerbeek, on se permet déjà de dire que Van Gorp, en coulisses, finalement, n'avait pas beaucoup changé depuis sa jeunesse nolsiste.

© La Dernière Heure 2006

K. F.

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